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glimpse

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6 juillet 2006

Celle qui m'ignore

Je ne comprends pas vraiment ce qui s'est passé, avec elle. Non pas que cet épisode (que je vais raconter là, tout de suite) me chagrine tant que ça, mais y'a un truc qui m'échappe…

J'ai fait la connaissance de I. de la façon la plus bête qui soit : nous avions les même horaires de travail, et partagions le même transport en commun. Au bout d'un moment, on reconnaît les visages, on échange des sourires, puis vient le jour où on se trouve face à face pour le trajet, et que les premiers mots s'échangent : la discussion peut alors être courtoise, simple, et vite laisser la place à des blancs assez gênants, ou au contraire, comme ce fut le cas avec elle, se dérouler le plus naturellement du monde.

Sans aller jusqu'à dire que nous étions devenus amis, nos conversations étaient plaisantes, drôles, parfois teintées de complicité… Nous voyagions désormais toujours tous les deux, l'un gardant une place pour l'autre. Chose assez rare, je préférais sa compagnie à ma musique ou mon bouquin du moment, c'est dire ! J'ai même été jusqu'à l'accompagner systématiquement à son travail, faisant ainsi un détour pour me rendre au mien. J'ai aussi déjeuné avec elle une fois… Bref, tout se passait bien, sans ambiguïté ni arrière pensée chez l'un ou l'autre.

Puis voilà que je pars travailler ailleurs pour quelques mois. Elle traverse une mauvaise passe, avec un mari parti pour un long déplacement professionnel à l'autre bout de la planète alors qu'elle entame une deuxième grossesse. Je prends de ses nouvelles par mail ou texto, mais elle oublie vite de répondre. Ma fierté me dictant d'attendre qu'elle se manifeste, nous somme restés sans nouvelle pendant une bonne année.

Mais depuis quelques semaines, alors que j'arpente de nouveau mon trajet de l'époque, je la revois épisodiquement. Instinctivement, je fais comme si je ne l'avais pas vue, c'est à elle de faire le premier pas vers moi. Elle a visiblement la même réaction, car je ne peux pas imaginer qu'elle ne m'ait pas vu. Et nous voilà comme deux imbéciles, faisant des efforts pour s'ignorer sans en avoir l'air, sans la moindre raison valable !

Peut-être que je devrais la fixer et lui faire juste un petit coucou, la prochaine fois…

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6 juillet 2006

Enfin du boulot !

Il commençait vraiment à être temps. Parce que, pour avoir essayé les deux facettes, il vaut mieux avoir trop de travail – tant qu'on peut se permettre de dire "merde" et qu'on ne se rend pas malade à vouloir tout faire en moins de temps qu'il n'en faut – que pas assez… voire pas du tout. Quand je dis "pas du tout", je ne parle pas de chômage, c'est encore autre chose, mais je pense à la condition qui devient la mienne depuis quelques semaines, qui voit le travail me fuir à mesure que les vacances approchent.

Moment idéal pour justement prendre des vacances, me direz-vous ! C'est bien ce que j'ai fait, mais je n'en suis pas à pouvoir me permettre de poser 3 mois de vacances consécutifs.

L'oisiveté sur son lieu de travail, c'est vraiment sympa quand c'est une journée de temps en temps : on peut en profiter pour faire les mille et une petites choses qu'on prend rarement le temps de faire, passer des coups de fils, flâner sur internet, jouer à la dame de pique… Ah non, pas ça ! Quand vous en êtes à ce stade de dépravation, c'est que ça a déjà trop duré ! Et la spirale devient vite infernale : vous vous fatiguez à ne rien faire, le moindre petit boulot qui vous tombe dessus, cassant votre faux-rythme de croisière, est pris non pas comme une bulle d'air salvatrice, mais comme une contrariété, et la seule chose à laquelle vous aspirez est de vous sauver de ce lieu de mort prématurée.

Tout le monde n'a pourtant pas cette faiblesse : un ancien collègue a judicieusement mis à profit les quelques mois précédant un licenciement stratégique pour monter un dossier pour son projet d'entreprise et mettre en place le site web de sa future société.

Je dois me rendre à l'évidence, je ne suis pas comme ça. J'ai beau essayer de me lancer dans des projets pourtant moyennement ambitieux et largement à ma portée, la motivation s'envole trop vite. Je n'avance pas tant que je ne sens pas le fouet claquer derrière moi. C'est tragique, mais c'est ainsi.

Je suis faible.

Je vais me refaire un café, tiens.

3 juillet 2006

Tentation

Elle était là ce matin, comme tous les lundis, et presque tous les jours. Elle vient me tenter en toute connaissance de cause, entrant dans le même wagon que moi, se plaçant juste en face de moi, l'air de ne pas y toucher, mais lançant des regards trahissant sa préméditation. Elle est à croquer, et le pire c'est qu'elle le désire.

Je ne fuis pas son regard, mais j'essaye de ne pas non plus paraître fasciné de l'avoir tout près.

Elle détourne vite les yeux, sauf une fois, où elle a soutenu mon regard avec un air de défi flagrant, puis a porté son regard vers le sol, affichant un large sourire rougissant. On croirait voir une timide maladive tentant de braver son handicap en se fixant des objectifs à remplir.

Je ne vaux vraiment pas mieux, mes membres frissonnaient, et mon cœur s'emballait infiniment plus vite que lors du France-Brésil de samedi.

Je me refuse à l'aborder, et en même temps je crains que les vacances qui débutent ne m'enlèvent cette tentation.

Je la quitte très vite, à regret, mais aussi très légèrement soulagé.

Le reste de ma journée va être bien fade...

30 juin 2006

L'œuf ou la poule ?

D. a mal au dos. Ca fait déjà plusieurs jours, et c'est pas un petit mal de dos, parce qu'elle marche comme une mamie. Mais voilà, ce n'est pas le genre de femme à se plaindre, ou à s'affoler pour le moindre bobo. Elle est volontaire, toujours à faire plusieurs choses à la fois, appeler les uns, aller voir les autres…

Elle se décide enfin à consulter, et aujourd'hui tout baigne. Son ostéopathe l'a remise en place en un rien de temps, non sans se livrer à une petite psychanalyse…

Son mal de dos était la conséquence d'une faiblesse dans la région du sacrum (une vertèbre située entre la colonne vertébrale et le coccyx – au passage j'aurais jamais su orthographier ce dernier tout seul). Il lui dit ensuite qu'elle est une personne qui doit avoir de ce fait des difficultés à rester longtemps en place et la décrit comme "quelqu'un qui bouge sans arrêt, qui va à droite et à gauche toute la journée, et qui ne tiens pas en place".

Elle approuve, car c'est effectivement ce qu'elle est (j'en veux pour preuve qu'elle est encore partie voir je ne sais qui). C'est dans son caractère de toujours se rendre utile, d'aider les autres.

Et c'est là qu'il lui lâche sa théorie incroyable :

Elle n'est pas comme ça parce que c'est dans son caractère, mais parce que physiquement elle ne peut pas rester en place. C'est donc son sacrum foireux qui lui a insufflé un caractère disponible, volontaire, actif dans son travail, et non pas une prédisposition génétique. Ce n'est pas une qualité qu'elle a, mais l'expression d'une faiblesse physique.

Je ne suis pas convaincu, mais c'est loin d'être complètement bête comme théorie.

30 juin 2006

Incorrigible

Il n'y a rien à faire, je ne peux pas m'en empêcher. A plusieurs reprises, je me suis retrouvé dans la même situation, injustement jamais pendant mes longues périodes de célibat, désespérant de susciter un regard intéressé chez une jolie fille, que je me suis retrouvé dans ce jeu de séduction.

Non, je ne sais pas faire simple. Peut-être le fait d'être heureux avec la femme que j'aime me rend-il plus attirant aux yeux des autres (on peut rêver!) ? J'en doute, même si c'est peut-être le cas, au moins d'un point de vue vestimentaire où ma belle m'a appris le sens du verbe "assortir".

Ou tout simplement, c'est le hasard, ce bon vieux destin qui me joue des tours… Le pourquoi ça m'arrive, on s'en fout, à dire vrai. La vrai question est pourquoi je ne sais pas résister, pourquoi je rentre invariablement dans ce jeu, me retrouvant poussé à des manœuvres compliquées quand le jeu se fait plus pressant ? Et donc ces derniers jours, pourquoi je ne peux m'empêcher de regarder cette fille tous les matins où on se voit, et où on fait notre bout de trajet commun, et de lui montrer ostensiblement ma fascination ?

D'accord elle est jolie, j'ai tout de suite fondu sur sa peau claire, ses longs cheveux d'un roux cendré, entourant de grands yeux bleus, pas farouches pour deux sous, décochant des regards à tomber foudroyé. Le petit air pincé, la petite moue naturelle qui se dégage de ses lèvres, j'adore aussi. Et elle me rappelle dans sa posture droite, sérieuse, stricte, la belle muse de mon année de 1ère, ma belle Elise.

Elle est jolie, donc, mais ça n'excuse pas tout ! Des jolies filles, j'en vois partout, et tout le temps, d'autant que j'ai une faculté innée à voir immédiatement la chose attirante dans un visage, plutôt que d'en relever les inévitables imperfections. Mon regard embellit ses objets féminins, ce qui fait que je vois sans doute plus de belles femmes que le commun des mortels. Tant mieux pour moi, à la rigueur.

Elle, contrairement à d'autres, soutient régulièrement mon regard impudique, dont elle a évidemment vite pris conscience, et qu'elle me rend bien. Et je ne peux pas arrêter de la dévisager, de jeter un coup d'œil dans sa direction, tourner la tête vers elle, surveiller la vitesse de ma marche pour m'assurer de ne pas sauter trop vite dans un wagon de métro avant qu'elle ait le temps d'y monter aussi.

Je la regarde, je lui souris, je ne peux pas obliger mon cerveau à ignorer totalement sa présence, ou à s'arrêter de la chercher les matins, qu'elle soit là ou pas.

J'ai ce qu'on appelle un cerveau d'homme, et c'est pénible. Mais ce matin, j'ai entrevu la réponse, je sais ce qui le pousse à diriger mes yeux vers elle, défiant la raison dont il est pourtant parfois capable.

C'est pour le plaisir égoïste de la voir détourner la tête de mon regard, incapable de le soutenir quand je suis trop près d'elle, rougir légèrement, et ne pas pouvoir retenir un large sourire exprimant la satisfaction de se voir belle dans mes yeux.

C'est pour la stupide fierté de voir en me retournant sur elle, ce dont j'étais absolument convaincu, en mâle se sachant en terrain conquis que j'étais, le franc sourire sur son visage, cette fois totalement tourné vers moi, affranchi de sa timidité par la distance entre nous.

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28 juin 2006

Mes démons

Régulièrement ils refont surface. Il suffit d'un déclencheur quelconque, un objet anodin qu'on retrouve par hasard, une lettre, un prénom qu'on entend, un rêve ou un souvenir qui jaillit, sans raison apparente, propulsé du fond de la mémoire vers le premier plan, et voilà que cette brèche fait tout ressurgir, les images, les mots, les odeurs, les caresses, les regards, les baisers. Le démon est là, il s'empare de la moindre parcelle d'attention oisive, et l'attire à lui. Et en général, c'est diablement bon d'être possédé de la sorte, de se laisser submerger par le flot de sensations passées, et de les revivre sans culpabilité, ni retenue.

Le démon qui revient me hanter depuis quelques jour, c'est le plus fort de tous, celui qui revient le plus souvent, et avec une telle force qu'il influe sur mes actions présentes. Celui-là ne se contente pas d'une évocation passagère, il me pousse à agir, car ce qu'il veut, c'est revenir. Il ne se contente pas d'être un fantôme du passé qui revient me hanter de temps en temps, il veut se réincarner dans mon présent.

Alors je cède, je rassemble toutes les traces matérielles qui me lient à lui, un maigre butin, quatre lettres, dont une introuvable, une photo mystérieusement disparue, elle aussi. Un numéro de téléphone, toujours valide après vérification, mais que je n'oserais jamais utiliser, preuve que le démon n'est pas encore assez fort. Je relis les lettres, et revois vivre celle dont le chemin a croisé le mien il y a bientôt sept ans, et chaque mot relu renforce le démon né de cette rencontre.

Sa trace à elle, je ne l'ai jamais perdue, l'ayant pistée sur internet à chaque résurgence de mon démon. Il avait presque un pied dans le présent, il y a trois mois, quand via un site dont le but est de permettre aux gens de renouer des contacts brisés, j'envoyai un court message, une sobre demande de prise de contact. Depuis je ne sais pas si mon message a été lu ou pas, ce que sa lecture a suscité, toujours est-il qu'aucune réponse ne vient. Et ça me ronge. Les doigts me brûlent tant je désire lui écrire à nouveau, mais je crains qu'il n'y ait pas plus de résultat.

Mais alors, quoi ? A-t-elle décidé pour nous deux que le démon devait rester prisonnier du passé, et résiste stoïquement à ses appels, consciente que la moindre réponse à mon message, aussi retenue soit-elle, risque d'ouvrir la  boite de Pandore ? Considère-t-elle plus froidement qu'un contact n'a pas lieu d'être ?  Après tout, je suis peut-être le seul des deux à entretenir un démon gardien du souvenir de notre courte histoire ? Ou enfin, n'y a-t-il plus aucun abonné derrière le bouton que je presse, la boîte où atterrit mon message est-elle un lieu abandonné, la providence déjouant ainsi les plans du démon ?

Je soupçonne pourtant mon message d'avoir été lu… Et je crains que son démon à elle ne soit mort il y a longtemps, me laissant me débattre pathétiquement avec le mien.

Pourtant je sais que je ne vais pas résister longtemps avant de la relancer, je n'aime pas rester sur un doute, et mon démon n'aime pas ça non plus.

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